Festival Couleur Café

Publié le par Cilou


On se retrouve à boire des bières sur un trottoir de Bruxelles, installées confortablement sur le lit de Réglisse, après  s'être levées tôt et avec la gueule de bois, être parties tard et toujours avec la gueule de bois, s'être arrêtées sur un aire d'autoroute blindée au Luxembourg où l'on croisa un routier hongrois mutique et un joli garçon perdu sous son chapeau de paille, il devait dormir au moment de la frontière ou alors peut-être était-il aveugle, après tout il avait des lunettes de soleil. L'aire ressemble à un parc d'attraction en sale, tellement c'est immense et peuplé. On se gare n'importe où. Les gens sont même jusqu'à la bretelle d'autoroute. Tout ça pour les clopes et l'essence! Dingue. C'est là qu'on réalise le phénomène. Pour descendre aux toilettes il faut prendre un escalier énorme qui descend dans des entrailles souterraines, les gens s'engouffrent là comme s'il s'était agit du métro. Tout à l'air grand. On achète aussi des clopes en grand. Des bières. Du pain. Et c'est reparti pour la route.


La sortie vers Bruxelles est en travaux...Où on va??? On se retrouve dans la ville de Luxembourg, paumées. On s'arrête dans une espèce de mini-rue, on cours vers les premiers gens qu'on voit, un couple de gros Luxembourgeois qui promènent leur gros chien. Ils sont adorables et passent une bonne demi-heure à nous expliquer toutes les possibilités multiples que l'on a pour aller à Bruxelles, ils s'investissent à fond pour nous aider, elle avec ses bras tout mous et ses expressions biscornus ( "aaaah jooooo affirmative!!"), lui avec ses gentils yeux bleus, sa moustache et son ventre à binouze, et leur énorme chien ventre à terre. Trop marrant. Ils parlent luxembourgeois entre eux, un drôle d'allemand rocailleux, et français avec un accent rigolo. On se perd dans tous les noms qu'ils nous donnent: Gasperich, Mamer, Hollierich... Mais on passe par où finalement? On fini par se dire qu'on a qu'à manger ici et on avisera après. Ce qu'on fait. Des pigeons idiots nous dérangent quelque peu mais le repas fait un bien fou à la gueule de bois. On repart, en suivant des panneaux "déviation".


On finit par retrouver l'autoroute et notre chemin vers Bruxelles. En passant la frontière, on remarque tout de suite la différence: au Luxembourg, les autoroutes sont neuves, avec le macadam noir et régulier et les bandes bien blanches. En Belgique, les autoroutes sont pleines de trou, les gens roulent comme des malades et on ne voit aucun panneau. Tant bien que mal on finit par arriver à Bruxelles. Où l'on se perd une fois de plus. Car ici non plus il n'y a ni panneau, ni file de voiture, ni fléchage au sol. Rien de rien. Les Belges conduisent mal. On demande notre chemin quatre ou cinq fois. Heureusement, on finit par tomber sur un mec sympa, que j'ai pourtant dérangé en train de boire une bière dans un café. Il nous dit de le suivre parce que il a un ami qui habite dans le quartier où on va et qu'il va passer le voir au lieu que ce soit l'ami qui vienne. On l'attend devant le café pendant qu'il va chercher sa voiture. Il tarde, mais il vient, avec son tee-shirt rouge reconnaissable. On lui colle au cul en plein Bruxelles et sa circulation de tarés, ses tunnels embouteillés ("Joyeuse Entrée"), les gens qui doublent n'importe comment, ses feux verts oranges clignotants... On essaye de pas le perde ce serait trop bête, alors on est obligé de laisser passer personne, pas même cette petite voiture verte et son conducteur paniqué d'aller sous le tunnel...que l'on retrouve un peu plus loin devant nous. Le gentil mec en rouge nous conduit pile poil dans la rue du Festival. Il nous dit qu'on peut se garer sur l'arrêt de bus. Et voilà comment on atterit sur un trottoir inconnu de Bruxelles, à boire de la bière, à pisser derrière une Mini Sport, à rigoler comme des baleines.


On rentre dans le festival vers 18h30. C'EST ENORME !! On visite, on se perd, c'est super grand, il y a du monde partout, c'est un vrai dédale de tentes, de boutiques, de stands, de chapiteaux, de scènes, ça fait des kilomètres. On fait un peu les boutiques, tout est magnifique, même le vendeur. Un rasta portugais aux yeux verts, très gentil, à qui je dis mes uniques mots de portugais et avec qui on parle anglais tant bien que mal ("I have only 3 euros, is it ok instead of 5?") bref on fait des affaires. On s'en sort même avec des trucs gratuits. On repère la scène où va passer MASSILIA, il y a déjà plein de monde alors on s'assoit, pour avoir une chance de voir quelque chose. Résultat, on est tout devant quand le concert commence et c'est trop dla balle!!! Ce concert est sans doute le plus intense de ma vie: on n'a pas arrêté de danser, chanter, hurler, transpirer, boire, crier, lancer des ballons, s'assoir, sauter, remuer, rigoler...!! C'est génial! Moi qui n'aime pas à la folie Massilia en CD, sur scène c'est trop bien et c'est passé super vite..évidemment. Ensuite on a enchaîné sur Jimmy Cliff et ses immondes habits oranges, puis Luciano.. Bref le Festival est passé en coup de vent. On a rencontré des Belges, on a fumé, on a bu, on a dansé, on a acheté des trucs, on a fait des photos, on a essayé des bonnets à dreads (haha), on a taxé, on a mangé...

On va se coucher. Il est 3h, le Festival ferme ses portes, sauf pour les VIP qui continuent la fête. On pourrait y aller, on a des bracelets. Un mec nous en a donné gratuitement. Mais il fait froid, on sait pas où est la soirée VIP, on est fatiguées on a 6h de route dans les pattes.On installe la voiture derrière un arbre, on baisse les sièges, on met le matelas, on sort les sacs de couchages...ça va faire du bien de se coucher, même s'il va falloir dormir recroquevillées sans bouger. On fume, on s'endort illico. Bon, on aurait mieux dormi si des camions ne passaient pas à deux millimètres de nous, en roulant à toute blinde sur les pavés avec un bruit de dingue.. mais on a dormi. On se réveille le lendemain vers 9h, les yeux collés et les cheveux rèches à cause de la poussière du Festival. Vite, sortir de Bruxelles, retrouver l'autoroute, boire un café et se laver vite fait sur une aire. Problème, on ne sait pas du tout comment reprendre l'autoroute. Encore un fois, on demande à plein de gens. On finit par y arriver, même si on passe par des chemins bizarres, entourés de lacs et de forêts. Bruxelles est bizarre. Le centre est moche, avec plein d'immeubles, de tunnels. Dès qu'on s'éloigne, c'est la pleine forêt, sans une habitation. Et il n'y aucune indication nulle part, aucun panneau. Normal qu'on se perde.

On finit par pouvoir s'arrêter sur une aire d'autoroute, la première qu'on voit. Manque de bol, c'est un truc de bourges, trop cher! Même le café est super cher. On achète le minimum: trois morceau de pain, du beurre, du nutella en dosette. On en a pour 7 euros! Abusé! On prend un café à 1 euros à la machine plutôt que celui du resto, et on leur pique du pain en plus. Et voilà, un petit déj de reines ! Après, on est blindées. On veut aller aux toilettes, mais on découvre que ça encore, c'est payant! Franchement ! Sandr dit "Un peu plus et jpisse au milieu de leur resto, tiens!" Bon, quand même, on va pisser derrière un buisson. On aurait pourtant bien aimé pouvoir se laver un peu, après le Festival et la nuit dans la caisse. Mais tant pis. On repart. Plus de problème jusqu'à Thionville (Ah si, un camion flippant qui avait la porte ouverte sur son chargement et les pneus qui fumaient). A Thionville on est obligées de sortir de l'autoroute, elle est complètement bloquée par les routiers qui font une opération escargot. Du coup, on passe par les petites routes. On perd une heure... On n'en peux plus, on est crevées. Mais ce Festival était GENIAL !
A refaire absoument.
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S
exactement ça + une belge extravagante et orange + un belge sympa et mingon et ses amis le barbu et ron weasley!
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